Lysander

Publié le par Jean-Luc

Piloter un avion est facile. Quelques heures d'entrainement et essayer d'acquérir les réflexes après quelques dizaines d'heures de vol.

La navigation, au siècle des GPS et autres instruments n'est pas plus difficile. L'unique difficulté actuelle réside dans la complexité et l'abondance des réglements et dictats imposés par l'administration. Par des fonctionnaires incompétants bien à l'abris derrière un bureau et même n'ayant jamais imaginé ce que pouvait être un avion. Le Royaume de l'incompétence par excellence.

Les pilotes de Lysander du squadron 161 de la RAF volaient de nuit avec une carte et un chrono comme unique instrument de navigation. Dans la brume, les nuages ou la pluie. Il atterrissaient de nuit dans une prairie pour aider la résistance en pays occupé, sur des terrains des plus sommaires, seulement balisés de trois lumières blafardes dans la nuit.  

Lysander - Old Warden 2005.

Nous sommes dans un siècle dédié à l'assistance. L'Homme est devenu un assisté, de sa naissance jusqu'à sa mort, se retrouvant perpétuellement sous des réglements administratifs dont l'unique utilité est d'offrir une pitoyable raison d'exister à ces fonctionnaires bornés.  Je ne sais plus marcher, voler, rouler, penser et même simplement vivre sans que ces minables petites personnes me dictent ma manière d'agir ou décident pour moi la notion du bien et du mal.  

Une nuit de 1944, un Lysander venu d'Angleterre trouva cette prairie au milieu des bois. Il se posa sans encombre grâce à l'aide au sol de la résistance. Je survole avec respect cette région en pensée avec ce pilote. Le ciel bleu m'accompagnait, il n'avait qu'un ciel noir à peine éclairé par la lune...

Bois Saint Jean. Ardennes belges.

 

Publié dans flyingtomemory

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