L'équipage

Publié le par Jean-Luc

Ils connurent ensemble les départs de l’aube où la voix sauvage des appareils éveille le jour ; les retours au crépuscule quand, moteur calé, ils descendaient lentement avec la lumière ; les surveillances paisibles, simples promenades attentives ; les combats où la même inquiétude et la même espérance faisaient bruire leurs tempes. Ils partagèrent l’émotions physiques des chutes brusques et la joie mathématique des acrobaties. Ils apprirent à sentir en même temps, sans la voir et par une singulière divination, l’approche de l’ennemi. Dans la furie de l’hélice et du vent, qui étouffait la voix humaine, ils pouvaient se comprendre d’un signe, et souvent Maury, se tournant vers son compagnon, trouvait en ses yeux la réplique de sa pensée.

 

Alors, ils surent ce que les camarades entendaient par équipage…

 

Joseph Kessel – L’équipage – 1923.




Il y a des jours ou nous ne sommes pas assez de deux pour voler entre les nuages et la brume...


Publié dans flyingtomemory

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article